PATISIRAN, solution à diluer pour perfusion, ampoule de 5 ml
Retiré du marché le : 13/12/2018
Dernière révision : 17/08/2018
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Laboratoire exploitant : PHARMA BLUE
Chez les patients adultes atteints d'amylose à transthyrétine héréditaire (ATTRh), PATISIRAN est indiqué :
- dans le traitement des polyneuropathies de stade I, après échec des autres traitements disponibles,
- dans le traitement des polyneuropathies de stade II.
Hypersensibilité grave (p. ex. anaphylaxie) à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés dans la rubrique Composition.
Réactions liées à la perfusion
Des RLP ont été observées chez des patients traités par PATISIRAN. Chez les patients qui ont connu une RLP, la majorité d'entre eux ont présenté leur première RLP au cours des 2 premières perfusions (voir rubrique Effets indésirables). Dans l'ensemble des études cliniques, les symptômes de RLP les plus fréquents (signalés chez ≥ 2 % des patients) étaient des bouffées vasomotrices, des douleurs dorsales, des nausées, des douleurs abdominales, une dyspnée et des céphalées.
Pour réduire le risque de RLP, les patients doivent recevoir des prémédications le jour de la perfusion de PATISIRAN, au moins 60 minutes avant le début de la perfusion (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Si une RLP se produit, le ralentissement ou l'interruption de la perfusion et l'instauration d'une prise en charge médicale (p. ex. corticostéroïdes ou autre traitement symptomatique) doivent être envisagés en fonction du tableau clinique. Si la perfusion est interrompue, la reprise de la perfusion à un débit plus lent peut être envisagée après la disparition des symptômes. La perfusion de PATISIRAN doit être arrêtée dans le cas de RLP grave ou mettant en jeu le pronostic vital.
Certains patients qui présentent des RLP peuvent bénéficier d'un débit de perfusion plus lent, ou de doses supplémentaires ou plus élevées d'une ou de plusieurs des prémédications, lors des perfusions ultérieures pour réduire le risque de RLP.
Taux sérique de vitamine A réduit et supplémentation recommandée
En réduisant le taux de protéine TTR sérique, le traitement par PATISIRAN entraîne une diminution des taux sériques de vitamine A. Une supplémentation pour parvenir à l'apport quotidien recommandé en vitamine A est conseillée pour les patients prenant PATISIRAN. Dans les essais cliniques sur PATISIRAN, une supplémentation quotidienne avec 2500 UI de vitamine A a été recommandée. Les taux sériques de vitamine A ne doivent pas servir à guider la supplémentation en vitamine A pendant le traitement par PATISIRAN (voir rubriques Posologie et mode d'administration, Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions et Propriétés pharmacodynamiques).
Des modifications oculaires peuvent survenir chez les patients atteints d'amylose héréditaire à transthyrétine (h-ATTR) en raison des dépôts amyloïde dans l'oeil. Si un patient développe des symptômes oculaires pouvant indiquer une carence en vitamine A (par ex. cécité nocturne) il est recommandé de l'orienter vers un ophtalmologiste.
Excipients
Ce médicament contient 3,99 mg de sodium par ml, ce qui équivaut à 0,2 % de l'apport alimentaire quotidien maximal recommandé par l'OMS de 2 g de sodium par adulte.
Résumé du profil de sécurité
Les réactions indésirables les plus fréquemment signalées chez les patients traités par PATISIRAN étaient l'oedème périphérique (29,7 %) et les réactions liées à la perfusion (18,9 %). La seule réaction indésirable qui a entraîné l'arrêt de PATISIRAN était une réaction liée à la perfusion (0,7 %).
Lors d'études cliniques contrôlées par placebo et menées en ouvert, 218 patients atteints d'h-ATTR ont reçu PATISIRAN pendant des périodes allant jusqu'à 3,7 années (durée médiane de 1,9 années). Parmi eux, 179 patients ont reçu le traitement pendant plus d'une année et 32 patients ont reçu le traitement pendant plus de 3 ans. L'expérience lors des études cliniques menées en ouvert est conforme à celle de l'étude clinique contrôlée par placebo.
Le profil de sécurité de PATISIRAN était généralement uniforme dans tous les sous-groupes, y compris pour le statut mutationnel de V30M, le stade de la maladie et les patients présentant une atteinte cardiaque.
Liste des effets indésirables
Les effets indésirables sont présentés par fréquence selon la terminologie privilégiée MedDRA pour la classe de systèmes d'organes (CSO) MedDRA. Dans chaque groupe de fréquence, les réactions indésirables sont présentées par ordre décroissant de gravité. La fréquence des effets indésirables est exprimée selon les catégories suivantes :
· Très fréquent (≥ 1/10)
· Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10)
Tableau 1 : Effets indésirables signalés pour PATISIRAN à la dose de 300 microgrammes par kg
Classe de systèmes d'organes | Effet indésirablea | Fréquence |
Infections et infestations | Bronchite | Fréquent |
Sinusite | Fréquent | |
Rhinite | Fréquent | |
Affections du système immunitaire | Réaction liée à la perfusionb | Très fréquent |
Affections de l'oreille et du labyrinthe | Vertiges | Fréquent |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Œdème périphérique | Très fréquent |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Dyspnée | Fréquent |
Affections gastro-intestinales | Dyspepsie | Fréquent |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Érythème | Fréquent |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Arthralgie | Fréquent |
Spasmes musculaires | Fréquent |
aLes réactions indésirables sont celles définies comme étant les effets indésirables survenant à une fréquence supérieure à 3 points de pourcentage de plus chez les patients traités par PATISIRAN, comparé aux patients sous placebo.
bLes symptômes des réactions liées à la perfusion comprennent, sans toutefois s'y limiter : arthralgie ou douleur (y compris les douleurs dorsales, cervicales ou musculo-squelettiques), bouffées vasomotrices (y compris un érythème de la face ou une sensation de chaleur cutanée), nausées, douleurs abdominales, dyspnée ou toux, gêne ou douleur thoracique, céphalées, éruption cutanée, frissons, étourdissements, fatigue, accélération de la fréquence cardiaque ou palpitations, hypotension, hypertension, oedème facial.
Description d'effets indésirables particuliers
Réactions liées à la perfusion
Dans les études cliniques, tous les patients ont reçu une prémédication avec un corticostéroïde, du paracétamol et des antihistaminiques H1 et H2 pour réduire le risque de RLP. Dans l'étude contrôlée par placebo menée en double aveugle, 18,9 % des patients traités par PATISIRAN ont présenté des RLP, contre 9,1 % des patients traités par le placebo. Chez les patients traités par PATISIRAN, toutes les RLP étaient d'intensité légère (95,2 %) ou modérée (4,8 %). Parmi les patients traités par
PATISIRAN qui ont connu une RLP, 78,6 % ont présenté leur première RLP au cours des 2 premières perfusions. La fréquence des RLP a diminué avec le temps. Peu de RLP ont entraîné l'interruption de la perfusion. Les RLP ont entraîné l'arrêt définitif de PATISIRAN chez moins de 1 % des patients lors des études cliniques. Pour la prise en charge clinique des RLP, voir la rubrique Mises en garde et précautions d'emploi.
Œdème périphérique
Dans l'étude contrôlée par placebo, un oedème périphérique a été signalé chez 29,7 % des patients traités par PATISIRAN et 22,1 % des patients traités par le placebo. Tous les événements étaient d'intensité légère ou modérée et n'ont pas entraîné l'interruption du traitement. Chez les patients traités par PATISIRAN, la fréquence des événements a diminué au fil du temps.
Extravasation
Une extravasation a été observée dans moins de 0,5 % des perfusions lors des études cliniques. Les signes et symptômes comprenaient une phlébite ou une thrombophlébite, une enflure au site d'injection ou de perfusion, une dermatite (inflammation sous-cutanée), un phlegmon, un érythème ou une rougeur au site d'injection, une sensation de brûlure ou une douleur au site d'injection.
Immunogénicité
La présence d'anticorps anti-médicament dirigés contre PATISIRAN a été évaluée en mesurant les titres d'anticorps spécifiques du PEG2000-C-DMG, un composant lipidique exposé à la surface de PATISIRAN. Dans les études cliniques contrôlées par placebo et menées en ouvert, 7 des 194 patients (3,6 %) atteints d'h-ATTR ont développé des anticorps anti-médicament pendant le traitement par PATISIRAN. Un autre patient avait des anticorps anti-médicament préexistants. Les titres d'anticorps anti-médicament étaient faibles et transitoires, sans aucun signe d'effets sur l'efficacité clinique, le profil de sécurité ou les profils pharmacocinétique ou pharmacodynamique de PATISIRAN.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe D) de ce protocole d'utilisation thérapeutique.
Prémédication requise : chacune des prémédications suivantes doit être administrée chez tous les patients le jour de la perfusion de patisiran, au moins 60 minutes avant le début de la perfusion :
- Corticostéroïde intraveineux (10 mg de dexaméthasone ou son équivalent).
- Paracétamol oral (500 mg).
- Antihistaminique H1 par voie intraveineuse (50 mg de prométhazine ou son équivalent).
- Antihistaminique H2 par voie intraveineuse (50 mg de ranitidine ou son équivalent).
Pour les prémédications non disponibles ou non tolérées par voie intraveineuse, des équivalents
peuvent être administrés par voie orale. Si le tableau clinique le justifie, la corticothérapie peut être progressivement diminuée à une dose minimum de 5 mg de dexaméthasone (intraveineux), ou équivalent, pour les patients qui tolèrent bien les perfusions.
INFORMERIMMEDIATEMENT un MEDECIN OU un INFIRMIER/ERE pendant la perfusion en cas de :
- Maux d'estomac.
- Sensation nauséeuse (nausées).
- Maux ou douleurs corporelles, notamment mal de dos, maux à la nuque ou douleurs articulaires.
- Céphalées.
- Sensation de fatigue (lassitude).
- Frissons.
- Étourdissements.
- Toux, essoufflement ou autres problèmes respiratoires.
- Rougeur à la face ou sur le corps (bouffées de chaleur), sensation de chaleur cutanée ou éruption
cutanée.
- Gêne ou douleur thoracique.
- Accélération de la fréquence cardiaque.
- Tension artérielle basse ou élevée.
- Douleur, rougeur, sensation de brûlure ou enflure au niveau du site de perfusion ou à proximité.
- Gonflement du visage.
FEMME en AGE de PROCREER : utiliser une contraception efficace pendant le traitement par patisiran et pendant 12 semaines après l’arrêt du traitement.
Femmes en âge de procréer
Il est recommandé que les femmes en âge de procréer utilisent une contraception efficace pendant le traitement par PATISIRAN et pendant 12 semaines après l'arrêt du traitement.
Grossesse
Il n'existe pas de donnée sur l'utilisation de PATISIRAN chez la femme enceinte. Les effets d'une réduction des taux sériques maternels de TTR ou de vitamine A sur le foetus sont inconnus (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Les études chez l'animal ne montrent pas d'effets nocifs directs ou indirects en matière de toxicité pour la reproduction à des doses qui n'ont pas entraîné de toxicité chez la mère. Les études chez le lapin ont montré une toxicité pour la reproduction considérée comme secondaire à une toxicité maternelle (à des doses plus de 3 fois supérieures à la dose recommandée chez l'homme ; voir rubrique Données de sécurité précliniques).
PATISIRAN n'est pas recommandé pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception.
Allaitement
On ne sait pas si PATISIRAN est excrété dans le lait maternel. Les données toxicologiques disponibles chez l'animal ont mis en évidence l'excrétion de petites quantités des composants lipidiques DLin-MC3-DMA et PEG2000-C-DMG dans le lait (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Les bénéfices de l'allaitement maternel sur le développement et la santé doivent être pris en compte, en même temps que la nécessité clinique de PATISIRAN pour la mère et l'ensemble des effets indésirables potentiels sur le nourrisson allaité par PATISIRAN ou dus à l'affection maternelle sous- jacente.
Fertilité
Il n'existe pas de données concernant l'effet de PATISIRAN sur la fertilité chez l'homme. Aucune incidence sur la fertilité mâle ou femelle n'a été détectée dans les études effectuées chez l'animal (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Aucune étude formelle d'interaction médicamenteuse n'a été réalisée. PATISIRAN ne devrait pas causer d'interactions médicamenteuses ni être influencé par des inhibiteurs ou des inducteurs des enzymes du cytochrome P450.
Mesure du taux de vitamine A
La TTR sérique est un transporteur de la protéine de liaison au rétinol, qui facilite le transport de la vitamine A dans le sang. Le traitement par PATISIRAN réduit les taux sériques de TTR, ce qui entraîne une réduction des taux de protéine de liaison au rétinol et de vitamine A dans le sérum. Cependant, le transport et l'absorption tissulaire de la vitamine A peuvent intervenir par d'autres mécanismes en l'absence de protéine de liaison au rétinol. Par conséquent, les analyses de laboratoire mesurant le taux sérique de vitamine A ne reflètent pas la quantité totale de vitamine A dans l'organisme et ne doivent pas être utilisés pour orienter la supplémentation en vitamine A pendant le traitement par PATISIRAN (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Propriétés pharmacodynamiques).
Le traitement doit être instauré et supervisé par un médecin ayant l'expérience du traitement des patients atteints d'amylose héréditaire à transthyrétine.
Ce médicament est réservé à l'usage hospitalier et réservé aux spécialistes en neurologie après avis d'un centre de référence ou d'un centre de compétences spécialisé dans l'amylose à transthyrétine héréditaire (ATTRh).
Posologie
La dose recommandée de PATISIRAN est de 300 microgrammes par kg, administrés par perfusion intraveineuse une fois toutes les 3 semaines.
La posologie est calculée d'après le poids corporel réel. Pour les patients de poids ≥ 100 kg, la dose recommandée est de 30 mg.
La supplémentation en vitamine A à la dose journalière recommandée est conseillée pour les patients traités par PATISIRAN (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Prémédication requise
Tous les patients doivent recevoir une prémédication avant l'administration de PATISIRAN afin de réduire le risque de réactions liées à la perfusion (RLP) (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi). Chacune des prémédications suivantes doit être administrée le jour de la perfusion de PATISIRAN, au moins 60 minutes avant le début de la perfusion :
· Corticostéroïde intraveineux (10 mg de dexaméthasone ou son équivalent)
· Paracétamol oral (500 mg)
· Antihistaminique H1 par voie intraveineuse (50 mg de prométhazine ou son équivalent)
· Antihistaminique H2 par voie intraveineuse (50 mg de ranitidine ou son équivalent)
Pour les prémédications non disponibles ou non tolérées par voie intraveineuse, des équivalents peuvent être administrés par voie orale.
Si le tableau clinique le justifie, la corticothérapie peut être progressivement diminuée à une dose minimum de 5 mg de dexaméthasone (intraveineux), ou équivalent, pour les patients qui tolèrent bien les perfusions.
Des doses supplémentaires ou plus élevées d'un ou plusieurs médicaments de prémédication peuvent être administrées pour réduire le risque de RLP, si nécessaire (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables).
Dose oubliée
En cas d'oubli d'une dose, PATISIRAN doit être administré dès que possible.
· Si PATISIRAN est administré dans les 3 jours suivant l'oubli de la dose, il faut poursuivre l'administration en suivant le schéma posologique initial du patient.
· Si PATISIRAN est administré plus de 3 jours après l'oubli de la dose, il faut poursuivre l'administration toutes les 3 semaines par la suite.
Populations particulières Patients âgés
Aucun ajustement posologique n'est requis chez les patients âgés de plus de 65 ans (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Insuffisance hépatique
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère (bilirubine ≤ 1 x LSN et AST > 1 x LSN, ou bilirubine > 1,0 à 1,5 x LSN et tout autre taux d'AST). PATISIRAN n'a pas été étudié chez des patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère, la prudence est recommandée lors de l'administration de PATISIRAN dans cette population (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Transplantation hépatique
PATISIRAN n'a pas été étudié chez les patients ayant déjà subi une transplantation hépatique ; toutefois, aucun ajustement posologique n'est considéré comme nécessaire.
Insuffisance rénale
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère ou modérée (taux de filtration glomérulaire estimé [TFGe] ≥ 30 à < 90 ml/min/1,73 m2). PATISIRAN n'a pas été étudié chez les patients atteints d'insuffisance rénale grave ou de maladie rénale au stade terminal. L'excrétion par voie rénale n'étant pas une voie majeure d'élimination, aucun ajustement posologique n'est considéré comme nécessaire (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Population pédiatrique
La sécurité et l'efficacité de PATISIRAN chez les enfants ou les adolescents de moins de 18 ans n'ont pas encore été établies. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration
PATISIRAN est destiné à un usage intraveineux et doit être administré par un professionnel de santé.
· PATISIRAN doit être dilué avant la perfusion intraveineuse (voir les instructions à la rubrique Instructions pour l'utilisation, la manipulation et l'élimination).
· Une ligne dédiée avec un ensemble de perfusion contenant un filtre pour perfusion en ligne en polyéthersulfone (PES) de 1,2 microns doit être utilisée. Les ensembles de perfusion et les lignes doivent être exempts de di(2-éthylhexyle) phtalate (DEHP).
· La solution diluée de PATISIRAN doit être perfusée par voie intraveineuse, sur une durée de 80 minutes environ, à un débit initial de perfusion d'environ 1 ml/min pendant les 15 premières minutes, suivie d'un débit augmenté à environ 3 ml/min pour le reste de la perfusion. La durée de la perfusion pourra être prolongée en cas de RLP (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
· PATISIRAN doit être administré par le biais d'une ligne d'accès veineux à écoulement libre. Le site de perfusion doit être contrôlé pour déceler toute infiltration éventuelle pendant l'administration. Une suspicion d'extravasation doit être prise en charge conformément aux pratiques standard locales pour les agents non-vésicants.
· Le patient doit être surveillé pendant la perfusion et, si le tableau clinique le justifie, après la perfusion (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
· À l'issue de la perfusion, l'ensemble d'administration intraveineuse doit être rincé avec une solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %) pour avoir l'assurance que tout le médicament a été administré.
Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique Instructions pour l'utilisation, la manipulation et l'élimination.
La perfusion de PATISIRAN à domicile (dans le cadre d'une hospitalisation à domicile) peut être envisagée pour les patients qui ont bien toléré au moins 3 perfusions en établissement de soins. La décision d'administrer à un patient des perfusions à domicile doit être prise après évaluation et recommandation du médecin référent. Les perfusions à domicile doivent être effectuées par un professionnel de santé.
Durée de conservation :
Flacons avant ouverture 3 ans.
En l'absence de réfrigération, PATISIRAN peut être conservé à température ambiante jusqu'à 25 °C pendant 14 jours au maximum.
Après dilution
La stabilité physicochimique en cours d'utilisation a été démontrée pendant 16 heures à température ambiante (jusqu'à 30 °C). D'un point de vue microbiologique, il est recommandé que le produit soit utilisé immédiatement. S'il n'est pas utilisé immédiatement, avant l'emploi, la durée et les précautions de conservation en cours d'utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur et ne doivent pas dépasser 16 heures à température ambiante (jusqu'à 30 °C), y compris la durée de la perfusion.
Précautions particulières de conservation :A conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C).
Ne pas congeler. Ne pas utiliser si le flacon a été congelé.
Pour les précautions de conservation du médicament après dilution, voir la rubrique Durée de conservation.
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l'exception de ceux mentionnés dans la rubrique Instructions pour l'utilisation, la manipulation et l'élimination : solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %).
En cas de surdosage, il est recommandé de suivre le patient afin de déceler tout signe ou symptôme de réactions indésirables et de lui administrer un traitement symptomatique, si nécessaire.
Classe pharmacothérapeutique : non encore attribuée, code ATC : non encore attribué Mécanisme d'action
PATISIRAN contient du patisiran, un petit acide ribonucléique interférent (pARNi) à double brin, qui cible spécifiquement une séquence conservée génétiquement dans la région 3' non traduite de tous les ARNm mutants et de type sauvage de la TTR. Le patisiran est formulé en nanoparticules lipidiques pour administrer le pARNi aux hépatocytes, la principale source de protéine TTR dans la circulation. Grâce à un processus naturel appelé interférence par ARN (iARN), le patisiran provoque la dégradation catalytique de l'ARNm du TTR dans le foie, ce qui entraîne une diminution du taux de protéine TTR sérique et une réduction des dépôts amyloïde dans les tissus.
Effets pharmacodynamiques
Le taux sérique moyen de TTR était réduit d'environ 80 % dans les 10 à 14 jours suivant l'administration d'une dose unique de 300 microgrammes de PATISIRAN par kilo. Avec des doses répétées toutes les 3 semaines, les réductions moyennes du taux sérique de TTR après 9 et 18 mois de traitement étaient de 83 % et 84 %, respectivement. La réduction du taux sérique de TTR s'est maintenue avec une administration en continue.
La TTR sérique est un transporteur de la protéine de liaison au rétinol, qui facilite le transport de la vitamine A dans le sang. Des réductions moyennes de 45 % du taux sérique de protéine de liaison au rétinol et de 62 % du taux sérique de vitamine A ont été observées sur une durée de 18 mois (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Électrophysiologie cardiaque
Aucune étude formelle de l'intervalle QTc n'a été menée avec PATISIRAN. Compte tenu de ses propriétés physicochimiques, PATISIRAN a une faible probabilité d'interactions directes avec les canaux ioniques. Il n'existe aucun élément de preuve apporté par des études cliniques ou non cliniques laissant à penser que PATISIRAN retarde la repolarisation ventriculaire.
Efficacité clinique
L'efficacité de PATISIRAN a été évaluée dans une étude randomisée, contrôlée par placebo et menée en double aveugle chez 225 patients atteints d'h-ATTR présentant une mutation de la TTR et une polyneuropathie symptomatique. Les patients ont été randomisés selon une proportion de 2:1 pour recevoir 300 microgrammes de PATISIRAN par kg ou un placebo, par perfusion intraveineuse une fois toutes les 3 semaines, pendant 18 mois. Tous les patients ont reçu une prémédication avec un corticostéroïde, du paracétamol et des antihistaminiques H1 et H2.
Dans l'étude, 148 patients ont reçu PATISIRAN et 77 patients ont reçu le placebo. L'âge médian des patients à l'entrée dans l'étude était de 62 ans (intervalle de 24 à 83 ans) ; 74 % des patients étaient des hommes et 26 % des femmes. Trente-neuf (39) mutations différentes de la TTR étaient représentées ; les plus fréquentes (≥ 5 %) étaient V30M (43 %), A97S (9 %), T60A (7 %), E89Q (6 %) et S50R (5 %). Environ 10 % des patients présentaient la mutation V30M et des symptômes d'apparition précoce (< 50 ans). À l'entrée dans l'étude, 46 % des patients étaient atteints d'une maladie de stade I (ambulation non altérée ; principalement une neuropathie sensorielle, motrice et autonomique légère dans les membres inférieurs) et 53 % étaient atteints d'une maladie de stade II (aide à l'ambulation nécessaire ; surtout une progression modérée de la déficience des membres inférieurs, des membres supérieurs et du tronc). Environ la moitié (53 %) des patients avaient déjà été traités par du tafamidis méglumine ou du diflunisal. Respectivement, quarante-neuf pour cent (49 %) et 50 % des patients présentaient une insuffisance cardiaque (IC) de classe I ou II, suivant la classification de la New York Heart Association (NYHA). La majorité des patients (56 %) remplissaient les critères prédéfinis d'atteinte cardiaque (définie comme une épaisseur de la paroi du ventricule gauche (VG) ≥ 13 mm à l'entrée dans l'étude, sans antécédents d'hypertension ou de valvulopathie aortique). Les données démographiques des patients et leurs caractéristiques à l'entrée dans l'étude étaient équilibrées entre les groupes de traitement, à l'exception d'une proportion plus élevée de patients du groupe PATISIRAN présentant une mutation non-V30M (62 % contre 48 %). Quatre-vingt- treize pour cent (93 %) des patients traités par PATISIRAN et 62 % des patients traités par le placebo ont terminé les 18 mois du traitement qui leur avait été attribué.
Le critère d'évaluation principal de l'efficacité était le changement à 18 mois par rapport à sa valeur initiale du score modifié de déficience neurologique +7 (mNIS+7, modified Neurologic Impairment Score). Ce critère d'évaluation est une mesure composite de la polyneuropathie motrice, sensorielle et autonomique comprenant des évaluations de la force motrice et des réflexes moteurs, des tests sensoriels quantitatifs, des études sur la conduction nerveuse, et la tension artérielle orthostatique, avec un score allant de 0 à 304 points, où un score croissant indique une aggravation de la déficience.
À 18 mois, des améliorations ont été observées par rapport au placebo pour toutes les composantes du score mNIS+7, et 56,1 % des patients traités par PATISIRAN ont connu une amélioration de la neuropathie (variation du score mNIS+7 < 0 point par rapport à la référence) contre 3,9 % des patients sous placebo (p < 0,001). L'amélioration de la neuropathie avec PATISIRAN par rapport au placebo a été observée à 9 mois, la première évaluation post-référence dans l'étude (Figure 1). Certains patients traités par PATISIRAN présentaient une diminution de la dépendance aux dispositifs d'aide à la marche ou n'en avaient plus besoin, ce qui est inattendu étant donné l'évolution naturelle de la maladie et ce qui n'a pas été observé chez les patients recevant le placebo. Étant donné la progression rapide observée chez les patients non traités, les données sont en faveur d'une instauration précoce du traitement par PATISIRAN afin d'éviter une progression de la maladie.
Figure 1 : évolution du score mNIS+7 par rapport à la référence
Une diminution du score mNIS+7 indique une amélioration.
La différence de traitement est indiquée comme étant la différence de moyenne des MM (IC à 95 %) pour PATISIRAN - placebo. Score mNIS+7 à la référence, moyenne (E-T) : PATISIRAN 80,9 (41,5) ; placebo 74,6 (37,0).
Les patients traités par PATISIRAN ont présenté des améliorations significatives de tous les critères d'évaluation secondaires par rapport aux patients qui ont reçu le placebo (tous p < 0,001) (Tableau 2).
Le principal critère d'évaluation secondaire était le changement à 18 mois, par rapport à sa valeur initiale, du score total au questionnaire de Norfolk sur la qualité de vie dans la neuropathie diabétique (QdV-ND). Le questionnaire sur la QdV-ND de Norfolk (résultats déclarés par le patient) comprend des domaines relatifs aux petites fibres, aux grosses fibres, à la fonction nerveuse autonomique, aux symptômes et aux activités de la vie quotidienne, le score total allant de - 4 à 136, où un score croissant indique une détérioration de la qualité de vie.
À 18 mois, des améliorations par rapport au placebo ont été observées pour tous les domaines du score au questionnaire sur la QdV-ND de Norfolk ; 51,4 % des patients traités par PATISIRAN ayant présenté une amélioration de la qualité de vie (changement du score au questionnaire sur la QdV-ND de Norfolk par rapport à sa valeur initiale de < 0 point) contre 10,4% des patients traités par le placebo. L'amélioration a été observée à 9 mois, la première évaluation post-référence dans l'étude.
Tableau 2 : Résultats d'efficacité clinique (critères d'évaluation secondaires) de l'étude contrôlée contre placebo
Critère d'évaluationa |
Référence, moyenne (E- T) | Évolution à 18 mois, par rapport à la référence, moyenne des MC (SEM) | (PATISIRAN - Placebo) Différence entre les traitements, Moyenne des MC (IC à 95 %) |
Valeur p | ||
PATISIRAN N=148 | Placebo N=77 | PATSIRAN | Placebo | |||
Norfolk QdV- DNb | 59,6 (28,2) | 55,5 (24,3) | −6,7 (1,8) | 14,4 (2,7) | −21,1 (−27,2, −15,0) | p < 0,001 |
NIS-Wb | 32,7 (25,2) | 29,0 (23,0) | 0,05 (1,3) | 17,9 (2,0) | −17,9 (−22,3, −13,4) | p < 0,001 |
R-ODSc | 29,7 (11,5) | 29,8 (10,8) | 0,0 (0,6) | −8,9 (0,9) | 9.0 (7,0, 10,9) | p < 0,001 |
Test de marche sur 10 mètres (m/sec)c | 0,80 (0,40) | 0,79 (0,32) | 0,08 (0,02) | -0,24 (0,04) | 0.31 (0,23, 0,39) | p < 0,001 |
IMCmd | 970 (210) | 990 (214) | −3,7 (9,6) | -119 (14,5) | 116 (82, 149) | p <0,001 |
COMPASS 31b | 30,6 (17,6) | 30,3 (16,4) | −5,3 (1,3) | 2,2 (1,9) | −7,5 (−11,9, −3,2) | p <0,001 |
E-T : écart-type ; moyenne des MC : moyenne des moindres carrés ; SEM : erreur type de la moyenne ; IC : intervalle de confiance ; NIS- W : NIS-weakness (force motrice) ; R-ODS : Rasch-Built Overall Disability (capacité rapportée par le patient à réaliser les activités quotidiennes) ; test de marche sur 10 mètres (vitesse de la démarche) ; IMCm : indice de masse corporelle modifié (statut nutritionnel) ; COMPASS 31 : Composite Autonomic Symptom Score 31 (score des symptômes rapportés par le patient)
aTous les critères d'évaluation analysés à l'aide de la méthode MMRM (modèle à effet mixte avec mesures répétées).
bUn petit chiffre indique une altération moindre/moins de symptômes
cUn chiffre élevé indique une incapacité moindre/une altération moindre
dIMCm : indice de masse corporelle (IMC ; kg/m2) multiplié par albumine sérique (g/l) ; un chiffre élevé indique un meilleur statut nutritionnel ; le statut nutritionnel est amélioré avec PATISIRAN dès 3 mois.
Des améliorations ont également été observées dans les mesures de la douleur, de l'anxiété et de la dépression (questionnaire sur la qualité de vie à cinq niveaux et cinq dimensions EQ-5D-5L) chez les patients traités par PATISIRAN.
Les patients recevant PATISIRAN ont connu des améliorations similaires par rapport au placebo du score mNIS+7 et du score au questionnaire sur la QdV-ND de Norfolk dans tous les sous-groupes, y compris pour l'âge, le sexe, l'origine ethnique, l'origine géographique, le score sur l'échelle de déficience neurologique NIS, l'état mutationnel V30M, la prise antérieure de tafamidis méglumine ou de diflunisal, le stade de la maladie et les patients présentant une atteinte cardiaque prédéfinie. Le traitement était bénéfique aux patients pour toutes les mutations de la TTR et sur tout l'éventail étudié de gravité de la maladie.
Chez les patients présentant une atteinte cardiaque prédéfinie, les échocardiographies évaluées de façon centralisée ont montré une amélioration de l'épaisseur de la paroi du VG (différence moyenne du VG : -0,9 mm [IC à 95 % : -1,7 à -0,2]) et de la déformation le long de l'axe longitudinal (différence de moyenne des MC :-1,37 % [IC à 95 % : -2,48 à -0,27]) avec le traitement par PATISIRAN par rapport au placebo. Des améliorations avec le traitement par PATISIRAN ont également été observées pour le taux de la fraction N-terminale du peptide natriurétique de type B (NT-proBNP), un biomarqueur prognostique de la dysfonction cardiaque. Le taux de référence de NT-proBNP (moyenne géométrique) était de 727 ng/l et de 711 ng/l chez les patients traités par PATISIRAN et placebo, respectivement. Le taux de NT-proBNP a diminué de 11 % (IC à 95 % : -1 % à 22 %) chez les patients traités par PATISIRAN et a augmenté de 97 % (IC à 95 % : -55 % à 150 %) chez les patients traités par le placebo. Des améliorations de l'épaisseur la de paroi du VG, de la déformation le long de l'axe longitudinal et du taux de NT-proBNP ont également été observées par rapport au placebo dans l'ensemble de la population de l'étude recevant PATISIRAN. Chez les patients présentant une atteinte cardiaque prédéfinie, la vitesse de marche (épreuve de marche sur 10 mètres) s'est améliorée avec PATISIRAN par rapport au placebo, comme dans l'ensemble de la population.
Les données de l'étude contrôlée par placebo étaient appuyées par les données de deux études menées en ouvert qui ont démontré un maintien de l'efficacité jusqu'à 36 mois avec la poursuite de l'administration.
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec PATISIRAN dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans les cas d'h-ATTR (voir rubrique Posologie et mode d'administration les informations concernant l'usage pédiatrique).
Les propriétés pharmacocinétiques du PATISIRAN ont été caractérisées en mesurant les concentrations plasmatiques du patisiran.
Absorption
Plus de 95 % du patisiran présent dans la circulation est associé aux nanoparticules lipidiques. Au schéma posologique recommandé de 300 microgrammes par kg toutes les 3 semaines, l'état d'équilibre a été atteint après 24 semaines de traitement. Les concentrations maximales (Cmax), les concentrations minimales (Cmin) et l'aire sous la courbe (ASCt) en valeurs moyennes ± ET estimées à l'état d'équilibre étaient respectivement de 7,15 ± 2,14 µg/ml, 0,021 ± 0,044 µg/ml et 184 ± 159 µg·h/ml. L'accumulation de l'ASCt était 3,2 fois plus élevée à l'état d'équilibre qu'à la première dose.
Distribution
La liaison aux protéines plasmatiques de PATISIRAN est faible, avec ≤ 2,1 % de liaison observée in vitro avec l'albumine sérique humaine et la α1-glycoprotéine acide. Au schéma posologique recommandé de 300 microgrammes par kg toutes les 3 semaines, le volume de distribution moyen à l'état d'équilibre (Vee) ± ET du patisiran était de 0,26 ± 0,20 l/kg
Biotransformation
Le patisiran est métabolisé par les nucléases en nucléotides de différentes longueurs.
Élimination
Au schéma posologique recommandé de 300 microgrammes par kg toutes les 3 semaines, la clairance plasmatique moyenne à l'état d'équilibre (CLee) ± ET du patisiran était de 3,0 ± 2,5 ml/h/kg. La demi-vie moyenne d'élimination terminale (t1/2β) ± ET était de 3,2 ± 1,8 jours. Moins de 1 % du patisiran à la dose administrée a été récupéré intact dans l'urine.
Linéarité/non-linéarité
L'exposition au patisiran a augmenté proportionnellement avec l'augmentation de la dose dans la plage évaluée lors des études cliniques (10 à 500 microgrammes par kg). Le patisiran présente une pharmacocinétique linéaire et indépendante du temps pour une administration chronique au schéma posologique recommandé de 300 microgrammes par kg toutes les 3 semaines.
Relations pharmacocinétique/pharmacodynamique
Des analyses pharmacocinétiques/pharmacodynamiques effectuées en population chez des volontaires sains et des patients atteints d'h-ATTR (n = 199) ont démontré une relation entre les concentrations plasmatiques de patisiran et les réductions du taux sérique de TTR. L'augmentation de la dose a entraîné une réduction plus importante du taux de TTR, les réductions maximales atteignant un plateau pour un niveau d'exposition au patisiran obtenu avec 300 microgrammes par kg toutes les 3 semaines. Dans l'étude contrôlée par placebo, la variabilité interpatient de l'exposition au patisiran n'a pas entraîné de différences au niveau de l'efficacité clinique (changement du score mNIS+7 par rapport à sa valeur initiale) ou de la sécurité (effets indésirables, effets indésirables graves).
Interactions
Les composants de PATISIRAN ne sont pas des inhibiteurs ni des inducteurs des enzymes ou des transporteurs du cytochrome P450. Le patisiran n'est pas un substrat des enzymes du cytochrome P450. Dans une analyse de pharmacocinétique de population, l'utilisation concomitante d'inducteurs et d'inhibiteurs puissants ou modérés de CYP3A n'a pas montré d'impact sur les paramètres de pharmacocinétique du patisiran.
Populations particulières
Sexe et origine ethnique
Les études cliniques n'ont pas permis d'identifier de différences significatives dans les paramètres pharmacocinétiques à l'état d'équilibre ou la réduction du taux de TTR en fonction du sexe ou de l'origine ethnique (non-caucasienne comparativement à caucasienne).
Patients âgés
Dans l'étude contrôlée par placebo, 62 patients (41,9 %) traités avec PATISIRAN étaient âgés de
≥ 65 ans et 9 patients (6,1 %) étaient âgés de ≥ 75 ans. Il n'y avait pas de différence significative dans les paramètres pharmacocinétiques à l'état d'équilibre ou dans la réduction de la TTR entre les patients âgés de < 65 ans et âgés de ≥ 65 ans.
Insuffisance hépatique
Les analyses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques effectuées en population n'ont indiqué aucune incidence d'une insuffisance hépatique légère (bilirubine ≤ 1 x LSN et AST > 1 x LSN, ou bilirubine > 1,0 à 1,5 x LSN et tout autre taux d'AST) sur l'exposition au patisiran ou la réduction du taux de TTR par rapport aux patients ayant une fonction hépatique normale. PATISIRAN n'a pas été étudié chez des patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère.
Insuffisance rénale
Les analyses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques effectuées en population n'ont indiqué aucune incidence d'une insuffisance rénale légère ou modérée (TFGe ≥ 30 à < 90 ml/min/1,73 m2) sur l'exposition au patisiran ou la réduction du taux de TTR par rapport aux sujets ayant une fonction rénale normale. PATISIRAN n'a pas été étudié chez les patients atteints d'insuffisance rénale grave ou de maladie rénale au stade terminal.
Sur la base des profils pharmacodynamique et pharmacocinétique, PATISIRAN est considéré comme n'ayant aucune influence, ou ayant une influence mineure, sur l'aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines.
Le patisiran est pharmacologiquement actif chez le singe, mais pas chez le rongeur ou le lapin. Un substitut de PATISIRAN spécifique aux rongeurs, composé d'un pARNi dirigé contre la TTR des rongeurs, et la même formulation de nanoparticules lipidiques que PATISIRAN, a été inclus dans certaines des études chez le rat.
Pharmacologie/toxicologie chez les animaux
Dans des études menées chez des souris transgéniques, la diminution médiée par le patisiran de l'ARNm de la TTR hépatique a entraîné une diminution des taux sérique de la protéine TTR et des dépôts de protéine TTR dans les tissus.
Chez les singes, un effet secondaire sur les concentrations sériques en vitamine A a entraîné des diminutions (jusqu'à 90 %) qui n'étaient pas associées à des signes de carence en vitamine A, d'après des évaluations ophtalmiques, des électrocardiogrammes et des analyses histopathologiques de l'oeil. Un effet secondaire sur la thyroxine (diminution jusqu'à 41 %) a également été observé, sans effet sur l'histopathologie de la thyroïde.
Le foie et la rate étaient les principaux organes cibles de la toxicité observée chez le rat et le singe. L'administration intraveineuse de PATISIRAN a entraîné une augmentation des marqueurs hépatiques sériques (ALT, AST, ALP et/ou bilirubine totale) et des observations histopathologiques dans le foie (nécrose hépatocellulaire/unicellulaire, inflammation, dépôt de pigment et/ou infiltration monocytaire) à des doses > 100 microgrammes par kg toutes les 4 semaines et > 1,0 mg/kg toutes les 3 semaines chez le rat et le singe, respectivement. Dans la rate, une atrophie lymphoïde/nécrose et une histiocytose dans la pulpe blanche ont été observées chez le rat, tandis qu'une hypocellularité de la pulpe rouge a été observée chez le singe. En général, l'ensemble des constatations effectuées à la fin des études de toxicité chez le rat et le singe n'ont pas été observées, ou ont été observées avec une sévérité réduite, à la fin de la période de récupération de 60 à 90 jours, ce qui indique que les toxicités étaient réversibles ou partiellement réversibles.
Carcinogénicité
Le PATISIRAN n'a pas été cancérogène chez les souris TgRasH2, à des doses allant jusqu'à 6 mg/kg toutes les 2 semaines, lorsqu'il a été administré en bolus intraveineux pendant 26 semaines (DEH de 2,4 fois la DRH).
Génotoxicité
Le PATISIRAN n'était pas mutagène ou clastogène.
Toxicité pour la reproduction
Des études sur la toxicité de PATISIRAN pour la reproduction ont été menées chez le rat et le lapin, et des études utilisant un substitut spécifique aux rongeurs ont été menées chez le rat. Aucun impact sur la fertilité des mâles ou des femelles ni sur le développement embryofoetal, ou le développement pré-
/post-natal, n'a été observé suite à l'administration de PATISIRAN chez le rat. Le substitut spécifique aux rongeurs a montré les diminutions pharmacologiques attendues de TTR et de vitamine A sériques, sans aucun impact sur la fertilité ou les performances reproductives. À des doses associées à une toxicité maternelle, des avortements spontanés, une réduction de la survie embryo-foetale et une réduction du poids foetal ont été observés à des doses ≥ 1 mg/kg (DEH 3,2 fois la DRH) chez le lapin.
L'administration intraveineuse de PATISIRAN n'a eu aucun effet sur les évaluations de la reproduction des mâles, chez des macaques de Buffon sexuellement matures.
Chez les rates allaitantes, le patisiran n'était pas présent dans le lait maternel, bien que de petites quantités des composants lipidiques DLin-MC3-DMA et PEG2000-C-DMG étaient présentes dans le lait (jusqu'à 7 % des concentrations plasmatiques maternelles concomitantes). Il n'y a eu aucun effet indésirable sur les petits.
Ce médicament est à usage unique exclusivement.
PATISIRAN doit être dilué avec une solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %) avant la perfusion intraveineuse. La solution diluée pour perfusion doit être préparée par un professionnel de santé en utilisant une technique aseptique comme suit :
· Sortir PATISIRAN du réfrigérateur. Ne pas secouer ou agiter.
· Inspecter visuellement le flacon pour vérifier l'absence de particules ou de coloration anormale. Ne pas utiliser en présence de coloration anormale ou de particules étrangères. PATISIRAN est une solution homogène, opalescente, de couleur blanc à blanc cassé. Une couche de couleur blanc à blanc cassé peut être observée sur la surface interne du flacon, généralement à l'interface
entre le liquide et l'espace libre. La présence d'une couche de couleur blanc à blanc cassé ne nuit pas à la qualité du produit.
· Calculer le volume de PATISIRAN nécessaire d'après la dose recommandée en fonction du poids (0,15 ml par kg, jusqu'à un volume maximal de 15 ml) (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
· Prélever tout le contenu d'un ou de plusieurs flacons dans une seule seringue stérile.
· Filtrer PATISIRAN à travers un filtre stérile en polyéthersulfone (PES) de 0,45 micron et le déposer dans un récipient stérile.
· À l'aide d'une seringue stérile, prélever le volume nécessaire de PATISIRAN filtré dans le récipient stérile.
· Diluer le volume nécessaire de PATISIRAN filtré dans une poche de perfusion contenant une solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %) pour obtenir un volume total de 200 ml. Utiliser des poches de perfusion exemptes de DEHP.
· Retourner délicatement la poche pour mélanger la solution. Ne pas secouer. Ne pas mélanger ou diluer avec d'autres médicaments.
· Jeter la solution de PATISIRAN inutilisée. Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
· PATISIRAN ne contient pas de conservateurs. La solution diluée doit être administrée immédiatement après la préparation. Si elle n'est pas utilisée immédiatement, conserver la solution diluée dans la poche de perfusion à température ambiante (jusqu'à 30 °C), pendant 8 heures au maximum (y compris la durée de la perfusion). Ne pas congeler.
Médicament réservé à l’usage hospitalier.
Médicament à prescription réservée aux spécialistes en neurologie.
Solution homogène, opalescente, de couleur blanc à blanc cassé, pH : 6,3 - 7,5.
5 mL de solution à diluer dans un flacon en verre de type I, scellé par un bouchon en chlorobutyle revêtu de Flurotec et une capsule en aluminium à soulever. Conditionnement de 1 flacon.